Jean-Michel CAYRE

Héritier des dilections musicales et artistiques de la famille CAYRE qui faisait des arts un foisonnement quotidien, c'est entre peinture, musique et théâtre que son apprentissage se fait. C'est chez le catalan Fernando Via « qui avait compté parmi les élèves préférés de Granados »¹ que ses parents l'invite à poursuivre ce qu'ils avaient déjà installé chez lui, la passion pour le piano.

« Déjà ses aînés étaient engagés dans une double aventure de spectacle. Jean-Jacques animait depuis 1953, avec son beau-frère Jean Bessalel, le groupe Los Chacos. Premier ensemble de musique des Andes composé de musiciens non autochtones, Los Chacos est encore une histoire de famille. Un oncle ébéniste parti aux Amériques, visant le Canada et dévoyé au pied de la cordillère des Andes avait rapporté des disques en 1952: le duo Benites PACHECO, Los Hermanos Abalos, Atahualpa YUPANQUI...
Un choc pour les enfants Cayre qui allaient se passioner durablement pour ces rythmes et ces sonorités et qui donnerait en 1970, un grand prix international du disque Charles Cros. »¹

Inspiré par ses maîtres Carlos BENN POTT, Ricardo GALEAZI, Jorge MILCHBERG, c'est une entreprise aux confins de cette esthétique musicale mêlée aux désirs et aux influences classiques qui bercent la pensée mélomane de Jean-Michel, d'où des hommages discographiques avec Los Chacos à Jean-Sébastien BACH, Antonio VIVALDI... Il n'hésite pas à souligner l'incidence et le rayonnement européen de certains rythmes de l'aire sud-américaine. C'est un des arguments de Jean-Michel qui enseigne ses connaissances singulières à l'Ecole Nationale de Musique de Villeurbanne, et travaille à réhabiliter ses origines baroques à la musique criolla, bien loin des poncifs traditionnels que l'on accorde aisément au folklore d'Amérique du sud.

¹Texte de Bernadette BOST, "Le Monde", juillet 1987.